« Je voudrais donc, avant
toute autre chose, vous dire solennellement, ce soir, que le Cameroun est un
pays plus que jamais debout. Un pays UN et INDIVISIBLE, fier de sa diversité
culturelle et jaloux de sa liberté. Un pays riche de ses hommes talentueux et
entreprenants »(Paul Biya, message de fin d’année 2016 à la Nation).
Plus de deux cents ethnies pour
autant de cultures, autant de types humains à présenter à la face du monde, le
Cameroun est, comme on le dit si bien souvent, « une Afrique en
miniature ». Mais compte tenu des similitudes linguistiques, coutumières, humaines
(d’après les origines et les courants migratoires), vestimentaires,
nutritionnelles, et selon la proximité
géographique, le pays a été divisé en quatre zones ou aires culturelles :
1. Les
Grass Fields ou les Peuples des Montagnes (Régions de l’Ouest et du Nord-Ouest)
2. Les
Sawa ou Les Peuples de l’Eau (Régions du Littoral et du Sud-Ouest)
3. Les
Fangs-Bétis ou les Peuple de la Forêt (Régions du Centre, du Sud et de l’Est)
4. Les
Soudano-Sahéliens (Régions de l’Adamaoua, du Nord et de l’Extrême-Nord)
Le message du Chef de l’Etat
camerounais à la Nation pour la fin d’année 2016, qui est, selon moi, le grand
discours de son règne, plus le décret n°2017/013 du 23 janvier 2017 qui suivra et
portant « création, organisation et fonctionnement de la Commission
Nationale pour la Promotion du Bilinguisme et du Multiculturalisme au Cameroun,
en abrégé « CNPBM » » vient mettre
un terme à l’ enseignement erroné selon lequel le Cameroun est un pays
biculturel. Les enseignants disaient alors que le biculturalisme est l’une des
bases sur lesquelles repose le modèle politique camerounais. Ce qui s’avère
faux aujourd’hui. La vérité, dès ce mois
de janvier 2017, est donc ceci :
Le Cameroun est un pays bilingue
et multiculturel.
Au lieu de biculturalisme, il faut parler de multiculturalisme.
Au lieu de "anglophone", on dit Camerounais d'expression anglaise.
Au lieu de francophone, on dit Camerounais d'expression française.
« Dois-je le redire ? LE CAMEROUN EST UN ET INDIVISIBLE ! Il le
demeurera…
Il tire sa richesse et sa force
de la diversité de son peuple, de ses
cultures et de ses langues. C’est ce pluralisme qui vaut à notre pays considération,
respect et admiration » (Paul Biya, message de fin
d’année 2016 à la Nation).
Car le Français et l’Anglais ne
véhiculent pas des cultures camerounaises mais européennes. Nous devons parler
de Camerounais d’expression anglaise et de Camerounais d’expression française,
chacun de nous ayant sa propre culture à exprimer, une culture véhiculée par sa
langue maternelle. Le Français et l’Anglais ne sont que des langues officielles
qui nous permettent de mettre sur le même pied d’égalité nos propres et très
nombreuses langues nationales. Et ça, ce n’est pas selon la volonté de Paul
Biya, comme lui-même le dit dans ce discours de fin d’année 2016 :
« Ne l’oublions jamais, nous
marchons sur les pas des pères fondateurs de notre pays, de nos héros
nationaux, qui ont versé leur sang pour léguer à la postérité une nation unie
dans sa diversité.
L’unité du Cameroun est donc un
héritage précieux avec lequel nul n’a le droit de prendre des libertés. Et quelle que soit la pertinence
d’une revendication, celle-ci perd toute légitimité, sitôt qu’elle compromet,
tant soit peu, la construction de l’unité nationale.
Le peuple camerounais, comme un
seul homme, s’est engagé à construire une nation unie, inclusive et
bilingue. »
La diversité culturelle ou encore
le multiculturalisme (selon le langage camerounais) est un atout de
développement pour le Cameroun. Un organisme publique créé par décret
présidentiel veille dessus au quotidien comme un observatoire et un gardien de
cette tradition nationale.