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mercredi 19 avril 2017

BAMOUGONG: UN GROUPEMENT NGIEMBOON



Bamougong (en langue Ngiemboon: Pa Megwong, qui signifie en français "les Demeurons") est un Groupement de 16 villages de la Région de l'Ouest du Cameroun, Département des Bamboutos, Arrondissement de Batcham. Les seize villages du Groupement Bamougong sont: Bakoum, Métio, Balatchuet, Bameghang, Bametsa, Batchuetim, Batolong, Bateng, Batossessong, Batoumoc I, Batoumoc II, Batoutia, Batsinla, Bazintia, King Place I, King Place II. C'est seize chefferies de troisième degré.
C'est à la faveur du décret présidentiel N°77/245 du 15 juillet 1977 signé par le Président Ahidjo pour organiser et structurer de façon assez moderne les chefferies du Cameroun que Bamougong est érigé en chefferie de deuxième degré.

Histoire
Les Bamougong sont des Bamilékés. Et les Bamilékés sont les descendants des Baladis d'Egypte qui ont refusé et rejeté l'islam en migrant vers l'Ouest du pays. Ils arrivent au Cameroun au XIIe siècle et s'installent dans les Grassfields. Ils fondent la ville de Bafoussam d'où partiront tous les autres princes pour aller fonder d'autres chefferies. Parmi eux, le Roi Ngiemboon. Il va, avec ses partisans, jusqu'aux pieds des monts Bamboutos, plus précisément à Nzié (qui signifie "là où tout commence". Quelque chose se serait passé ici entre les princes Ngiemboon. Le Royaume a volé aux éclats et chacun s'en est allé plus de Nzié fonder sa propre chefferie. Malheureusement tout est oral et codifié dans de rites pratiqués régulièrement ou les noms des chefferies fondées à partir de là.

Les noms
Bangang, en Ngiemboon Pa Nghang, qui veut dire "ceux qui disent non".
Bamougong, en Ngiemboon Pa Megwong, c'est-à-dire "ceux qui partent et ne reviennent plus".
Batcham, en Ngiemboon Pa Tsoon, ou "ceux qui ont pitié, ceux qui ont peur du lendemain".
Balessing, en Ngiemboon Pa Leching, ou "ceux qui ont peur, ceux qui tremblent".
Ces noms sont tous expressifs de la mésentente qu'il y a eu entre les princes du Royaume Ngiemboon. Chacun s'en est allé avec une partie du pouvoir et Nzié a été érigé en lieu de pélérinage annuel. Comment?

Le pélérinage
Il y a, dans chaque collectivité traditionnelle descendant du Royaume Ngiemboon à Nzié, un pouvoir sacré détenu par une société secrète appélé Pouola qui, une fois l'an et au mois de juillet, se rend à Nzié pour des rites de reconnaissance et d'épuration par les ancêtres et pour fêter l'unité du Peuple Ngiemboon. Toute collectivité Ngiemboon qui ignore ce rite annuel régulier est une communauté dérivée née après. Même Bangang au sein duquel se trouve Nzié s'y rend le moment venu comme tous les autres Groupements. A Bamougong, ce pouvoir est localisé dans la chefferie Bakoum.


Les Bamougong viennent donc d'Egypte. Sa Majesté Namekong Tiwa Jean-Pierre parlait de Soudé (Soudan) pour dire qu'ils étaient descendus des bords du Nil pour retrouver au Soudan avant de migrer vers le Cameroun. 

mercredi 1 février 2012

LE CAMEROUN BILINGUE









La semaine nationale du bilinguisme 2012 commence ce 30 janvier 2012 avec pour thème:


"le bilinguisme pour une citoyenneté responsable". C'est la septième du genre depuis que le Cameroun est bilingue.


Qu'est-ce que le bilinguisme?


Effectuer des recherches sur le texte intégral de nos livres


D'où vient le bilinguisme au Cameroun?


Comment se vit le bilinguisme au Cameroun?


Le bilinguisme etait-il le meilleur choix pour le Cameroun?


Ce post va tenter de répondre à ces quatre questions.






Qu'est-ce que le bilinguisme?






Le bilinguisme est l'usage officiel de ,deux langues de communication. Au Cameroun ces deux langues sont le français et l'anglais.






Origine du bilinguisme au Cameroun






Le Cameroun est une création allemande connue sous le nom Kamerun: l'explorateur Allemand Gustav Nachtigal, ayant signé un traité de protectorat avec le Roi Bell, hisse le drapeau allemand sur le plateau Joss à Douala le 14 juillet 1884, faisant ainsi de cette partie de l'Afrique un protectorat allemand. Mais il ne s'agit que de la côte, et encore une côte longue de moins de 100 kilomètres. De conquêtes en conquêtes, de soumissions de rois autochtones en soumissions, passant par des négociations et échanges de territoires avec la France, les Allemands réussirons à bâtir un "protectorat" de plus de 5000 kilomètres carrés de superficie à la veille de la première grande guerre. Dans ce Kamerun, les études se font en Allemand.


Malheureusement le 3 août 1914, éclata la première guerre mondiale. Elle commence au Cameroun le 5 août 1914 avec pour belligérants:


d'un côté la France et l'Angleterre;


de l'autre côté l'Allemagne.


L'Allemagne est vaincue en 1916 à l'issue de la bataille de Mora. Et les vainqueurs( France et Royaume-Uni) se partagent le Cameroun de façon arbitraire. Le Traité de Versailles de 1919 viendra entériner ce partage:


un Cameroun Occidental sous mandat de la SDN(Société des Nations) et administré par la Grande Bretagne;


Un Cameroun Oriental sous mandat de la SDN et administré par la France.


Voilà l'origine lointaine du bilinguisme au Cameroun.






Comment se vit le bilinguisme au Cameroun?






La semaine nationale du bilinguisme reste une affaire d'écoliers et de quelques enseignants. Toutes les manifestations sont scolaires et elles consistent en:


des récits


des sketchs


des chants


des épreuves d'orthographe(dictées)


le tout en français si vous êtes anglophone ou en anglais si vous êtes francophone.


Il faut y ajouter la danse.


La semaine nationale du bilinguisme ne fait rien en faveur des autres couchent sociales( celles qui ne sont pas à l'école).


Au Cameroun bilingue le francophone est assis à côté de l'anglophone, et les deux se regardent en chat et souris sans vraiment savoir qui avalera qui. Entre les deux il faut placer des traducteurs pour qu'ils se comprennent. Le veulent-ils d'ailleurs? On vous taxe ici ou là d'anglofou ou francofou selon votre obédience.


Il faut vraiment avouer que notre bilinguisme est une solitude à deux.






Le bilinguisme était-il la meilleure solution pour le Cameroun?


Les pères de la réunification des deux Cameroun avaient répondu à cette question par oui. Ou peut-être ils avaient voulu faire des yeux doux aux colons français et anglais. Le débat sur la langue de communication dans la République Fédérale du Cameroun n'avait d'ailleurs pas été publiquement ouvert. Mais un pays qui avait été divisé malgré lui et qui voudrait bien se réunifier n'avait de bon choix que retourner à la case départ, c'est-à-dire, dans ce cas, adopter une seule langue de communication qui était l'allemand.








lundi 13 décembre 2010

LA PAIX DU COLON OU L'IDEOLOGIE DU CAMOUFLAGE











Le Bamougong sait en son for intérieur que sa vie dépend de son prochain ; aussi l’aime-t-il et le ménage-t-il de façon à éviter toute dissonance. C’est le principe sur lequel devrait se baser le éviter au quotidien » de tout humain authentique d’ailleurs.
C’est, en effet, que j’ai besoin d’autrui pour réaliser mon existence ; autrui est indispensable pour mon être ci vers mon être là ; on dit que mon « dasein » ne saurait avoir sa réalité ontique sans le concours d’autrui. C’est la chaîne de solidarité qui existe réellement et éternellement entre les humains de la terre. Et nul ne pourra s’en échapper, même les tout-puissants de la terre qui ne pense plus qu’à la quitter pour s’élire domiciles sur la lune et dans l’espace. La conscience de paix est fondamentalement « mit sein », ni plus ni moins. Le problème qui peut se poser et interpeller le soi  à se poser des questions c’est la manière d’être avec autrui.
Autrui dont nous parlons est une entité unique, hors de moi, différente donc de moi et être-comme-moi-dans-le-besoin. Il est un être social, c’est-à-dire qu’il est comme moi, parmi des gens de qui il a des droits et envers qui il des devoirs. Fondamentalement la conscience humaine n’a besoin de rien, même pas de son prochain ; elle est conscience occupée et  consommée ; c’est vous qui devez l’attirer vers vous. Il n’y a pas en la conscience une force qui la pousse vers autrui. C’est bien cet autrui qui doit se faire remarquer, attirer le regard de son vis-à-vis et le maintenir pour s’imposer comme celui par qui vient le bonheur. Or pour que mon existence se réalise comme je le veux et en mon temps voulu, j’ai besoin de toute son attention, de son entière dévotion. Pour alors canaliser cette attention sur moi et moi seul et avoir ce que je veux en temps voulu, je dois le rendre impersonnel et faire de lui mon esclave : je le tue sur la terre-terre et l’amène sur la terre-air, lui faisant croire qu’il est rentré au paradis, où je prends soin de le posséder de telle sorte qu’il n’ait plus de besoin que le besoin de me servir. Je l’ai déporté, car il ne vit plus là où la nature avait voulu qu’il vive ; son « moi » s’est éteint, il n’a plus de personnalité consciente d’elle-même comme personne, et il ne fait plus rien pour lui-même. Il a d’ailleurs été pleuré et  enterré comme mort sur la terre-terre, son vrai monde. Il vit maintenant dans un monde qu’il ne maîtrise pas, car non seulement il n’a plus de conscience réflexive, ce mode d’être de l’humain qu’on appelle Raison, mais il est dans un monde pour lequel il n’est pas prêt : il n’a pas achevé sa purification sur la terre-terre pour passer à une autre étape de sa vie. Ici il n’a plus d’objet de conscience que servir son maître que je suis en faisant ce que je lui demande de faire. Je suis son maître, c’est-à-dire celui qui l’a transformé pour en faire ma « chèvre ». Dans la réalité il est toujours sur la terre, mais sur un autre plan : le « fomla » qui signifie étymologiquement  « village abandonné » n’est qu’un mirage. C’est de l’ivraie introduit dans l’être de la planète terre par le Malin à la fin évidente de détourner les humains de leur vrai problème : le retour au paradis.
Celui qui a été vendu au « fomla » rend service ou vend une marchandise à ses frères, sœurs ou amis de naguère vivant encore sur la terre-poussière sans les reconnaître justement parce qu’il n’est plus lui-même et qu’il appartient maintenant à la terre-air. Mais il n’est pas un revenant ; il n’est pas errant et vagabond : il n’est pas encore mort, et il mourra bel et bien de sa belle mort, bien qu’il fût enterré : il est une âme possédée. Il ne s’est pas réincarné, puisqu’il n’est pas mort. La transformation qu’il a subie dans son être fait de lui une autre personne. Une personne qui disparaît à la simple prononciation par l’autre-poussière  de son défunt nom ou  à toute tentative d’identification sur la terre-poussière.
De fait, le Bamougong qui offre en holocauste des animaux (poule, chèvre, mouton ou poisson) ou de la nourriture aux ancêtres ou aux enfants en leur demandant, dans sa prière, d’intercéder auprès de Dieu pour sa cause voit la paix, le bonheur et le progrès qu’il recherche du côté de la protection de son espèce, du respect de ses entours ; il est conscient du bien dont il doit faire montre pour réussir sa vie terrestre. Alors que celui qui préfère sacrifier la vie poussière de son prochain pour les mêmes causes est un tyran centré sur sa propre personne ; il n’a aucun sens de la pérennité et de la protection de son espèce ; il n’est pas un être de bien ; il utilise son prochain comme une chose sans grande importance. En société, ce tyran pratique aussi les rites humanodéisme ; mais ce n’est qu’un jeu de mauvaise foi dans la mesure où son cœur en est très éloigné. En vérité, il est prêt à tout faire pour masquer son satanisme car, au fond, il s’est déjà rendu compte que le chemin sur lequel il s’est engagé ne lui apporte ni la paix ni le bonheur ni un véritable progrès, ni directement ni indirectement : il est devenu un siège de remords (bien étouffés et refoulés) et de remontrances (de la part de ses contemporains et descendants).
Le « fomla » est une copie capitaliste de l’humanodéisme. 

samedi 11 décembre 2010

PAIX ET TRADITION








Le « vivre au quotidien » des Bamougong repose sur les deux pôles de l’humanité : l’enfance et le vieil âge. Des cérémonies sont organisées autour des enfants et des crânes des ancêtres pour les mêmes causes et les mêmes effets.

C’est, en effet, que le Bamougong croit qu’il y a quelque part une force appelée Dieu, une force sensible aux demandes des enfants (à cause de leur innocence résultant directement de leur ignorance pratique du péché) et à celles des vieillards (à cause de leur sagesse, de leur connaissance profonde des problèmes des vivants et de leur amour pour leurs enfants que nous sommes). Il s’agit, il est vrai de crânes de morts et non de vieillards. Mais l’homme Bamougong  sait en son fort intérieur que « les morts ne sont pas morts ».Ils ont seulement été rappelés auprès de Dieu où ils peuvent intercéder pour nous et changer positivement le cour des événements terrestres, du moins, pour ce qui est de ceux ayant fini de se purifier et dont n’ayant plus aucune raison de ce réincarner. Ici, pour parler de réincarnation, on parle de changement de cour. Le plus souvent, les deux cérémonies ont lieu en même temps et au même endroit, ce qui détourne l’observateur non averti. Voici ce qu’en dit l’un d’eux, du nom de Tchippe Roger :
« Le noyau dur de la religiosité des négroafricains c’est la croyance en la survie terrestre et non céleste après la mort et celle de l’existence d’une chaîne de solidarité entre les vivants et les morts à travers les générations issues d’un ancêtre commun. Le Negroafricain, pourrait-on dire, a le sens de la terre et non celui du ciel des religions révélées avec son couple paradis/ enfer et son épée de Damoclès nommée péché ».
L’erreur que la plupart des auteurs ont souvent commise en parlant  du Noir, c’est cette généralisation facile et nulle ; on croit que ce qu’on vit chez soit  est la même chose chez les autres. Ce que monsieur Tchippe dit est totalement faux chez les Bamougong. Un adage ici dit : « vivre sur la terre, c’est voir et partir ».
Pour les Bamougong, la terre n’est qu’un lieu de purification. Croire en l’idée de purification, c’est admettre concomitamment les idées de péché et de chute, à moins qu’on ne considère qu’à l’origine l’homme est créé impure et indigne de vivre dans la paix. Mais le Bamougong croit fermement que l’enfant vient de Dieu, non de la simple fusion entre l’ovule et le spermatozoïde ; et il est hors de question qu’un enfant qui vient de Dieu soit impur. C’est pourquoi nous parlons, chez l’enfant, de l’innocence résultant directement de l’ignorance du péché. Les enfants sont capables de nous faire réussir si nous faisons la paix avec eux. Et nous ne gagnons rien en les enrôlant dans nos armées de rebelles et d’assoiffés de pouvoir.
Si l’enfant est indemne de péché, si la terre est pour héberger l’impure et le ciel le pur, si l’homme est appelé à vivre dans la paix près de Dieu, cela voudrait dire que l’homme est dans le péché et que sa vie terrestre n’est qu’une série de purification avec pour but ultime le retour à la case départ.
Il y a une idée d’hérédité du péché, car le pur ne saurait sortir de l’impur. Il y a donc la terre « tsetsa » et le ciel « tyolepuo ». Mais il n’y a pas d’enfer. Tout au plus il y a une série finie ou infinie de reincarnations pour les impurs. Mais il n’y a pas de retour éternel des choses, puisque ceux qui ont achevés leur purification ne reviennent plus sur la terre. Il n’y a pas non plus une date arrêtée pour le jugement dernier : au moment précis ou je suis entrain de mourir, c’est en ce moment là que je suis devant le tribunal de Dieu pour mon jugement : si je suis pur, je vais dans la paix ; si je suis impur, je suis rejeté automatiquement, je m’enfonce, je me réincarne pour renaître dans la même ou dans une autre famille pour continuer ma purification ou mon enfoncement.
Mais moi qui suis maintenant entrain de pleurer un être qui  m’était cher et qui est mort, puisque je ne suis pas autoriser à le juger ni assister à son jugement, puisque je suis par ce fait très mal placer pour savoir les closes de son jugement, je joue sur le hasard en gardant jalousement son crâne, question de garder le contact avec lui s’il s’est rendu au ciel et faire mes requêtes au moment venu. Il faut savoir qu’il n’y a pas de lien direct entre le pur et l’impur ; la relation entre les deux est médiate. Le crâne est le médiateur, non entre le vivant et Dieu, mais entre le vivant et le saint à qui il appartient. Nos ancêtres sont des saints. Et l’homme n’a pas de sauveur, chacun est appelé à se sauver lui-même par des actes purificateurs.
Il y a donc une différence radicale entre notre culte des saints (que ceux qui n’y ont rien compris ont appelé « culte des crânes, culte des ancêtres ou culte des morts »). Le vrai culte des morts, c’est ce recueillement que fait l’homme dit « civilisé » sur la tombe de son mort. Nous ignorons bien cela dans nos traditions, ne serait-ce qu’ici à Bamougong. Sans être religieux, le Bamougong fondamental croit en Dieu.



CONDUITE D'UN CHAMP SEMENCIER

  Il s'agit ici de plantes autogames. On parle d'autogamie quand les organes mâles d'une fleur fécondent les organes femelles de...