lundi 30 juin 2014

LETTRE A L'EPOUSE




Je suis né sous le signe Bélier
Les lecteurs des astres disent de moi et j’en ris
Mars me gouverne tout rouge
Rouge comme ton sang et pas du tout gris
Couleur de la triste bouillie de gaz

Jamais là
Toujours partant et parti
Avide de tout
Je ne suis jamais satisfait
En leur vérité je suis un désespéré

Bélial me parraine
Et j’ai deux belles cornes sur la tête
J’ai l’air d’un démon impitoyable ah

Maudit dès la conception et furieux
De ma gueule sortent de tortueux éclairs
Le vent de mes entrailles renverse des forteresses
Rappelez-vous je lance le tonnerre à tout vent

Mon signe est signe d’homme
Je suis un homme averti

Je traîne partout une case vide
Mais je suis patience
Persévérance
Endurance
Quête de justice
La justice juste non humaine
Trébuchement je ne suis point parfait
Et premier châtiment inédit
Je suis le malheur des poupées de luxe
Refus et feu
Mon 9 est achèvement sans retour probable
Je ne participe pas de vos grises palabres

Chère
Je traîne l’épouse aux yeux fleuris
Mon vert d’épouse qu’ils me donnent
Je la prendrai tout petit vers le ciel
J’aime mieux le ciel que la lune
Mes désirs vont vers Dieu non vers une femme



samedi 28 juin 2014

ET LA TERRE SERA TERRE DES HOMMES




Demain

La terre devenue une

Sans continents

Sans patries

Sans frontières

Sans races

Sans ethnies

Sans religions

 

La terre sera

Sans guerres   

Sans armes

Sans violences

Sans pollutions   

Sans maladies

Sans famine

Sans larmes

Sans vol

 

Chaque homme aura

Pour sauveur son prochain

Pour trésor les autres

Pour espoir le monde

Pour tâche la terre

Pour souffle la paix

Pour défense ses lèvres

Et la terre sera terre des hommes 



mercredi 25 juin 2014

PRINTEMPS INFERNAL




Nos tourments poussent comme cette nature en Avril

La religion flambe aussi à toute vitesse
La religion a prit la place de l’église du Christ
Et tu es si souffrant
La religion est la meilleure arme de satan pour diviser les hommes
Qui va vers la religion s’éloigne de Dieu

Tu étais servant du prêtre à Messamena pendant la messe
Tu le servais sans foi ni raison
Aujourd’hui tu as tout déserté avec ta tête aussi vide qu'avant
Toujours aussi flottant tu n’en veux plus rien maintenant

O mal aimé de tous les temps
Je trône parmi les crânes de tes Pères
En vérité je suis le négrier des larmes de ta race

O frégate des temps qui ne finissent point encore
Au nom de l’humanité qui nous regarde
Navire ceinturé de cris toujours perçants
Je t’auréole de gémissements éternels

Et les puissances infernales mugirent
Elles sont sur des chars tout feu
Elles portent baïonnettes
Elles parlent kalachnikov
Les démons orageux viennent à ton assaut tambours battants

Airains ô cœurs impénitents
Lucifer se baptise ce soir
Ce triste soir du trois novembre
Tout le Cameroun va le voir
Vous savez bien que lui aussi prend
Il distribue la communion pendant la messe
Que nos âmes martyrisées sont bénies
C’est ça l’église des hommes qui se dit celle du Christ

Tout t’a abandonné aux mains de ces loups-garous
Toutes les sangsues du monde se moquant de toi vont te reconquérir
C’est toi désormais qui leur donneras vie
Pour réussir il faut écraser les autres devise des temps modernes

Il y a à Bonassama te rappelles-tu encore
Il y a là-bas un parc verdoyant et parfois fleuri
La route qui vient des montagnes y passe à vive allure
Elle est souvent huée par des tonnes de nuées de klaxons assourdissants

Ce beau jardin
Est de Glasybolas le palatinat
Incubes et succubes le soir de faux amours y défilent
Ils vont à Douala bouches contre bouches
Ténébreux amours des temps nouveaux

J’ai vu ton amour dans ce douloureux bataillon
Elle s’en est allée par ce long défilé de klaxons vénéneux
Et tu regardes au loin cette ville qui beugle

Elle ronfle modernement ce pétrolier de Douala l’enfer

O Douala qui laisse tout passer
Il y a en ton sein un restaurant j’y ai souvent mangé
Il y a une bonne troupe de sept filles dedans
Elles ont élu leur capitaine c’est Marinette Stryge
Elles ne savent ni préparer ni aimer ni donner des enfants
Pour l’onde de nos peines qui coule coule coule
Elles savent torturer les hommes c’est tout

Voici  Dikoum nage les yeux levés vers le Ciel
Poussé dans l’eau par la capitaine bien assise bien encadrée
O brûlante vipère cornue qu’as-tu fait de lui
Que lui as-tu donc fait

Requin Saumon Brochet Thon Coelacanthe
Black-bass Murène Rousette Lieu jaune Truite
Tous font la queue leu leu sur la route du crâne innocent

Argema moenas Mesomenia Morpho Cypris Leptocircus meges-ennuis
Roitelet huppé Bergeronnette Gorge bleue Fauvette Tête –noire
Tous planent en rose au-dessus du bateau immortel

Le ramier d’Europe vient en battant une aile signe de moquerie

Le lobriquet le paon le pteridophore le garfou et tous les aigles
Accourent et cliquetant leurs ailes tintinnabulent

Le crapaud la grenouille aboient à tue-tête

Des vagues des sirènes ronflent autour du négrier

Maître Pie jacasse avec rage il mène le peloton de la fanfare

L’anchois le gardon le labre sont dans le strident cortège
Tandis que grince tristement les cloches de ta défaite
Défaite d’homme défaite de l’humanité défaite d’un monde diabolisée

Voici les forces du mal volent avec leurs chars cornus
Les anges de l’enfer crient leurs amours sanguinolents
Ils klaxonnent leur joie à l’élu des passions d’en bas
Pour toi ô mon frère pour toi ô femme
Pour toi toi dont les baisers étaient si épineux
Ils le berçaient d’amour qui lentement nous abattait à coups de chaises

J’ai vu une maison à Bamedjin
L’eau y entre et sort le temps d’une vie
Les hommes y passent mais sais-je où mène cette route

L’onde n’a jamais rien détruit en cette maison
La blancheur t’a blanchi comme l’eau la nettoie
Et maintenant honteusement honteux de toi-même
Honteux de moi qui nage entre deux ondes
L’onde de nos larmes l’onde de leur sang
L’onde de la traite ce mal qui te serre le gosier
L’onde de la merde  l’onde empoisonnante
En vérité je suis celui qui n’a jamais eu droit au droit international
Quand donc auras-tu toi ton renouveau

Les jours sont morts les nuits ne finissent point

L’onde portait nos pères et mères nos frères et sœurs en pleurs
Et nos enfants terrifiés suintant de larmes
L’onde les traîne en fanfare à travers mondes
L’onde sanguinolente les traînait à travers champs
Cet’onde qui mêmement t’emporte
Douloureuse comme les plaies de ta modernité
C’est le tombeau de ta race par elle damnée

C’était je m’en souviens bien c’était le soir au crépuscule de l’amour
C’était le jour où appelant Pruflas et les Stryges à ta conquête
T’inondant de leurs baisers de Méphistophélès leurs baisers venimeux
Te rasant de leurs caresses d’Achas leurs caresses empoisonnantes
C’était le jour où frappant sur ta vue leurs amours démoniaques
Les François Mammon Botris Forcas Lucifugé Agaliarept
Et les Popaul Asmon Sagana Harpie Caym Axaphat
Ces dieux des ténèbres te percutant jusqu’à la moelle
Firent de nous les plus malheureux de tous les terriens
Sans espoir d’y trouver un abri j’erre à travers mon beau pays
Pays bien aimé je n’ai point d’eau à boire que l’onde de ta décadence
Et nos âmes et nos cœurs si déchiquetés n’ont que peines pour nourriture
O Amour des temps passés quand donc reviendrez-vous
Quand reviendrez-vous pour la vie
O belle Heloise je vous veux à peine

Reviens ma Muse je suis l’holocauste de la mort

Te voici  sur le pont
Derrière ce monde sans raison
Ton passé est mort
Ton passé ne t’appartient plus

Au bas de la passerelle l’onde qui galope

Ici nos âmes se heurtant
Nos âmes perdues dans l’empyrée
Tu vis parmi tes cagoulards et tes flemmards

Ici faisans estampeurs flibustiers roublards
Ton aura est une ceinture de criminels
Et tu regardes la terre devenue un champ de guerre

Ici larmes famines misères
C’est le monde qui chavire

Tu entends encore les princes des ténèbres siffler leurs amours diaboliques
Autour de la tête de triomphe tête d’homme
Tu n’as même plus confiance en ton monde

Ton cou gonfle comme un ballon sous coups de pompes
Et le Ciel tonne sur nos têtes
Ce sont tes illustres aïeux qui sanglotent sur moi
Tandis que sur le pont esseulé pleure ma jouvence
Ma jouvence miroir du lointain
Ma jouvence fracture désorientée
Ma jouvence fer de lance fracturé

Notre bonheur s’en va
Comme cet’eau coule
Comme je languis
Comme tu es seul
Et comme je suis triste 


lundi 23 juin 2014

LES ANNEES LUMIERE




La mort nous sépara
Pour elle
Contre nous
Elle nous sépara vraiment

 
Me voici à cette rive
Te voilà à l’autre rive
Je te regarde
Je te vois
Et je ne me vois point là-bas
Je ne suis pas où tu es
Et je ne te vois point ici

 
Tu es là
Je suis ici
Et entre nous
L’océan des années-lumière

 
Sur l’océan sautillent les houles
Brûlant vives de mon sacré souffle
Et de nos cœurs en peine coule
L’onde livide qui les gonfle

 
Je te regarde
Je te comprends
Mais je ne nagerai pas vers toi
Car ce serait continuer son travail

 
Tu es là
Je te regarde
Et je vois ton cœur moins noir que le mien
Ce que tu profères n’est pas vraiment mien
Et ton ventre n’a point connu mes traditions
Je vois même que tes reins ont changé
Et ton sang n’est plus le mien
La mort t’a lié au monde et tout changé
Tu fais tout vœu mais tu restes son ombre

 
Tu es là
Je te regarde
Et le connaissant je te connais
Comme un papillon tu voltiges dans son monde
Et c’est la déception qui te tourne vers moi

 
Tu ne me connais point
Et tu ne nages pas vers ici
Car tu as le voile qu’ils t’on donné
Tu ne veux pas me ressembler
Car tu as le voile qu’ils t’on donné
Et moi mon unique cœur
Tes Pères te l’ont donné et tu l’as perdu
Car tu ne veux pas me ressembler

 
Garde ses dons pour toi lui et les siens
Ne réserve rien pour moi moi et les miens
Car nous ne voulons point vous ressembler

 
Je ne me réclame d’aucune raison
Je ne me réclame d’aucune émotivité
Je ne me réclame d’aucune démence
Je ne me réclame d’aucune modernité
Je ne me réclame d’aucune négritie
Je ne me réclame d’aucune tigritie
Je ne me réclame de rien que vous me prêtez
Car votre regard me rabaisse
Votre regard inhumain
Borné
Tous vos mots sont pour moi diminutifs
Tous vos mots me condamnent
Sans raison
Sans justice
Sans tribunal
Sans amour
Sans droit
Je n’entrerai pas dans vos prisons


 
Tu es là
Je te regarde
Tu me regardes
Tu hésites
Je vois que tu as peur
Et comme lui tu veux venir ici par le nord
En tombant des cieux
Ah Tout souriant
Pourtant tu me seras ce que t’est ton vieux roi coton
Ton cœur n’a pour moi que mépris
Ton cœur à la chasse de l’or du monde
Tu ne m’auras que pour me détruire
Détruire pour le satisfaire lui toi et les vôtres
Je ne te plairai jamais qu’en te ressemblant

 
Ce que tu crois faire pour moi est tourments et vanité
Tu te souviens de moi c’est vain
Car tu n’es jamais ici
Vanité pour moi allégresse pour toi
Tu viens vers moi c’est chagrin et traumatisme
Si tu viens comme tu es
Tu viens vers moi c’est vain

Si tu viens pour toi lui et les vôtres
Reste là à jamais
Garde ses don pour toi lui et les siens
Là où tu es est ta destinée ainsi que ton destin
Sache que nous ne pouvons mener le même combat
Car nous ne connaissons pas les mêmes peines

 

Si noir de peines comme moi
Viens vers moi tout enfant
Enfant comme moi et palabreur
Ma palabre est justice
Justice sous l’arbre
Justice en communauté
Justice dans la joie
Justice dans l’amour
Justice naturelle
Justice édifiante
Justice humanisante
Justice juste

 
Viens
Nous marcherons main dans la main
Tu auras mon humanité pleine dans la bouche
Pour embellir nos années-lumière



CONDUITE D'UN CHAMP SEMENCIER

  Il s'agit ici de plantes autogames. On parle d'autogamie quand les organes mâles d'une fleur fécondent les organes femelles de...