Quel printemps a donc germé les braises de la mort
Les plaies sanguinolentes de la flamme trépidante
Et flambant vif ce monde que j'ai
Pour le crépuscule de ma nudité juvénile
Un feu a poussé sur tes lèvres lasses
Tes lèvres couvertes de craquelures intrépides
Et sur l'arbre suant de douleur pendent
Les fruits défendus de mon jardin très haut
Ce sont les seins de tes mères épouses
Ce sont les seins de tes mères épouses
Ils ont connu la peine de tes mains gercées
Tu défiles seul parmi les belles murailles de
New York
Le coeur aussi gros honteusement crispé
Un jour au sortir de l'école avec Marie
croquant la pomme
T'en souvient-il elle exhalait sa nègre face
cou coupé
Avec tes yeux qui n'ont jamais vu l'Amérique
Bameghang toujours et encore plus infidèle
Où est-elle donc partie la femme que j'avais
Et les hommes
Et les enfants
Le regard humiliant de la putain
Errant comme un lion affamé
Coups d’éclats de poignards dans ton cœur
Faisait trembler le cœur de la terre
Exsangue phagocytant nos hommes
Grignot de mes substances mâles
C’était une eau humide
Une eau silencieuse
Une eau qui coule
Une eau qui avance
Une eau qui heurte
Une eau qui envahit
Elle inonde elle inonde elle inonde
Et dans ta vie tu recules tu recules tu
recules
La mer a fleuri ce matin à l'ardent soleil
Les flots de tes yeux ont gonflé l'abîme
Océan de fumées volant vers le ciel prière de
saint
Et tes lèvres arborant ton candide sourire
coupable
Flambe contre toi le sable impur que j'ai à
l'heure bien découvert
Ah Qui élèvera ce sable effrité
Tu t'éloignes sur ma peine
Ta terre entière rit et danse avec mes larmes
à la ronde
Elle danse au son de ta bouche semant le
mensonge à tout vent
Tandis que dans ma vie tu recules tu recules
tu recules
Te voici à l'église
Ton église proclame saints devant Dieu ses
saints
Et j’envie prier
Prier pour eux
Prier pour toi
Prier pour toi que j’aime
Toi qui m’a déreçu
Ton église chantant victoire te vêt du
caillou blanc de son saint nom
Tandis qu'à Douala dans la rue je pleure
Je suis bien Caïn je le jure mais je n'ai
point assassiné d'Abel
Les années pour moi s'étalent
La vie s'écoule
Lente
Peinant
Et noire de supplice
Toi tu t'es entourée de gros requins
Ils n'ont pour vivre que ton suc vital
Ils te suceront
Et quand il ne restera de toi que carapace
Ils t'abandonneront
Et le bonheur ne te rendra jamais visite
Si tu es l'épouse soeur lèves-toi
Toi toi qui a élevé ces flammes bénies
Elles sont pour toi souffle de mort
Mort violente
Sans retour ni éternel ni ethérique
Elles te brûleront
Au feu
Avec toute l'énergie de mes nègres mains
J'ai le pouvoir que le Ciel me donne
Au feu
Votre blanche bouillie malaxée
Au feu
Vos conseils poussières
Au feu
Vos religions vos coutumes vos dieux qui
m'ont heurtés
Au feu
Ma vie que vous avez martyrisée
Je veux oublier ce monde où j'étais
Au feu
Chair de ma chair à l'amour descendant
Ma soeur ton passé est vaincu par le présent
Au feu
J'ai jeté ma coupe dans le feu qui l'a
grillée
Mon verre ivre du vin de la prostitution
Et comme un éclat de rire
Mon verre s'est brisé main sur sa poitrine
Tu es maintenant debout à New York
Tu regardes le feu que tu as allumé
Ton feu est plein de têtes de morts
Ils clament honteusement leur innocence vers
le Ciel fermé
Le Ciel t'acclame avec fracas
Je l'ai vaincue la prostituée
Et je ne descendrai pas à son tribunal
Son tribunal est mensonge et fausseté
Qui donc riait sur ma peine
Au feu
Vos larmes hypocrites
Pas de pitié
Mon enfant pas de mort jamais de renaissance
Vois le feu de mes entrailles a tout dévasté
Pour toi
Pour elle
Pour moi
Pour la postérité
Voici j'ai tout fait nouveau
Et dans la cours vive de la brisure stupéfaite
Jadis enchaîné comme Orion le centaure
Flèche cou coupé par le feu cassé
O Bamougong
Attise les flammes de mes entrailles fertiles
Tu as à présent croisé tes bras sur le monde
Et sur l'océan de larmes lumineux
Se mire l'amour saigné par son glaive
L'amour ensoleillé du bleu feu nouveau
Le feu t'a donc édulcoré
Te voici dans ton triangle magique
Tu trônes sur le monde avec une verge de fer
Le feu de tes entrailles est à présent
souffle de paix
O humains
Portez inlassablement le flambeau de la
flamme nouvelle
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