Au moment où le Cameroun va franchir l'un des plus grands pas de son histoire, à savoir la mise en place de son premier SENAT en ce mois d'avril, certaines questions somme toutes banales mérites d'être posées.
Allons-nous succomber à ce viel adages qui disent "on ne change pas l'équipe qui gagne" pour prendre les mêmes et recommencer dans la continuité de ce que nous vivons depuis les indépendances? Pour mieux se faire comprendre: la célébration du cinquantenaire de l'indépendance nous a-t-elle permis de nous mettre sur la voix de la génération d'une nouvelle classe politique âgée de moins de 50 ans pouvant faire la majorité dans cette chambre haute de notre Parlement? Monsieur le Président de la République s'est-il apprêté à envoyer ses vieux amis du maquis(les nés avant 1960) en retraite à tous les niveaux pour construire le Cameroun avec du sang neuf(en réalité avec ses et leurs fils)?
Les acteurs des "villes mortes" comme, Ni John Fru Ndi de l'opposition et les amis RDPC de monsieur le Président Paul Biya comme Simon Achidi Achu, viennent faire quoi dans le SENAT camerounais?
Ne vaut-il pas mieux au SENAT un jeune âgé de moins de 50 ans, même sans expérience comme on dira, qu'un homme d'affaire ou un illettré qui n'a appris à lire et à écrire que sur le tas comme c'est le cas dans l'actuelle Assemblée Nationale?
C'est plus aisé de lutter contre la corruption en imposant la déclaration des revenus et des dépenses avant et après l'entrée dans la Fonction Publique ou la politique, ainsi que pendant l'exercice de la fonction. Lequel est plus aisé à contrôler, le jeune qui n'a encore rien ou le vieux ronchon qui ne vit que de bien auparavant mal acquis qu'il chercherait à blanchir?
Monsieur Biya a la solution à toutes ces préoccupations dans sa pomme de main: notre SENAT ne compte que 70 membres élus, et il pourra renverser la tendance au vieillissement probable de la chambre en nommant 30 jeunes Camerounais de moins de 50 ans.
Une petite page de notre histoire.
LES VILLES MORTES OU LA DEGENERESCENCE PROGRAMMEE DU CAMEROUN
Te voici à Bamenda
Tu penses aux morts du 26
mai
Ce sont les dieux qui
t’ont montré comment chercher ce que tu désires
Tu veux aller leur offrir
un holocauste
Il ne faut jamais qu’ils
se fâchent contre toi
Toi qui es au front c’est
la thèse de nos Pères
Et tu recules
tu recules
tu recules
Te voici maintenant à
Mbouda
Hier cette ville chantait
hosanna le sauveur vient
Ce matin elle est crispée
comme une femme qui ne veut pas
Et toi tu es en travail tu
veux accoucher de tes abcès
Je veux la Blanche Colombe
801 sur ta tête
Le redoutable dragon
brûlant rôde autour de toi
Son épée est tout feu tu
ne peux pas le regarder
Tu appelles le Christ
l’homme de la Renaissance
Et dans ton renouveau tu
recules tu recules tu recules
Te voici à Bafoussam
Ses lampions brûlent comme
les feux de l’enfer
Voici le lion-fauve tout
vivant dans un cercueil
Des étudiants en noir le
tiennent
Ils marchent chacun mains
sur la tête
Si on organise un concours
de marche à pieds ils seront les premiers
C’est eux qui détiennent
le record mondial de la marche à pieds
Ils accompagnent ton
renouveau à sa dernière demeure
A chaque pas ils doivent
esquiver des balles et tu as peur de crier au scandale
Va dans la franche sincère
et vrai église prier Dieu
Le prier pour celle que
j’aime même comme elle m’a déreçu
Le prier pour toi pour eux
pour tes amours
Prier pour tout ce monde
qui recule
Recule
Te voici à Bafang
On dit que c’est le parc
national des fous
Et le sol de Bafang est
absolument ingrat
Si tu reste ici tu mourras
de faim
Tu es à présent à
Nkongsamba
Dans la caféière des
Allemands
Les Allemands sont partis
cette ville est restée
Et elle reste
Posée là sans changement
Te voici à Mbanga
Tu as défilé parmi les
bananiers des Blancs
Ils ne t’ont jamais rendu
heureux
Tu es à Douala
L’autre pôle de l’Axe
Du pont tu contemples le
messie marchant sur les eaux
Seules les anguilles et
les orphies l’escortent
En vérité la christité
qu’il vante est une jésuité de très bas niveau
Voilà tout pour la
singéité
Tu veux mettre ton habit
du Front pour aller au meeting
Tu longes le Boulevard de
la Liberté
Et tu n’as jamais été
libre
Il y a à gauche l’arbre de
Noël à droite l’arbre de paix
Tu marches tout seul parmi
les beaux cyprès
Tes camarades qui étaient
à Douala sont tous partis
Ils ont quitté cette cité
de petits jésus de petits judas
Et elle recule
Elle recule
Elle recule
Elle te mène dans la forêt
équatoriale mère de ton renouveau
Si la nuit te trouve ici
tu es un gars fini
En haut il y a le vide en
bas il y a l’enfer
Porte d’entrée au palais
de la sale capitale
La ville qui a trahi et
bradé ta patrie
La ville qui a méconnu et
méprisé tes hommes chéris
La ville qui a sept
collines sept redoutables collines
Elles sont sept collines
sans foi ni loi pour la terre tienne
Sept collines à l’œuvre
pour ton extroversion
Sept collines à l’œuvre
pour ta descente en enfer
La première est un composé
d’immondices et de monticules
De détritus d’ordures de
cuisine du Nord et du Sud de l’Est et de l’Ouest
C’est un dépotoir
nauséabond couvert de mouches
C’est pourtant la fierté
de ton renouveau son originalité
La deuxième un tas de
mitraillettes de bombes et de grenades
Eminemment peuplicide
démocraticide antinationaliste
Comme Jupiter elle parle
tonnant
Ici résident tous les
assommoirs de ton renouveau
Fille chérie de ton maître
parisien son sponsor
La troisième est un
compteur de tribus
Sa devise divise et règne
C’est celle qui à chaque
moment dit à chacun de nous
Voici ton village c’est ça
ta tribu voilà les siens
Que chacun rentre chez lui
vous n’avez rien de commun
En vérité Machiavel
l’avait bien formée
Et je te le dis ton
renouveau l’a rendue puissante
Ta quatrième colline est
tout de blanc vêtue
Seul centre de
commandement
Ses racines sont au Sud
son cœur son esprit au Nord
Son regard s’abaissant
s’agenoue devant son maître parisien
La cinquième c’est
Patapouf
Le gros toto fossoyeur des
fonds de l’Etat
C’est une série
d’individus aisés comme les marches d’un escalier
Seigneurs aux gros cous
raides
Sa devise je bouffe donc
je suis
Le ventre de l’homme le
conduit partout en tout temps
Et la chèvre broute là où
elle est attachée
Que chacun mange autant
qu’il peut à son niveau
La sixième totalement
introvertie
Est coupée de toute
dictature extérieure
C’est l’ennemi juré de ton
maître à Paris
Elle est muette sourde
pensive
Sa devise croître selon le
suc de cette terre
Pleure ô colline
bien-aimée
Et ta septième colline
Celle qui croit reposer
sur l’universalité
N’est qu’un grand trou
noir
Tous jeunes nous venons y
tomber
C’est la colline-christ de
cette terre à Golgotha
Ses mains liées enchaînées
sur sa croix
Par ta modernité
Et ceux qui ont voulu faire
de moi ce qu’ils croient que je suis
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