lundi 8 avril 2013

PLAIDOYER POUR UN CAMEROUN TOUT NEUF ET SANS TACHE




Au moment où le Cameroun va franchir l'un des plus grands pas de son histoire, à savoir la mise en place de son premier SENAT en ce mois d'avril, certaines questions somme toutes banales mérites d'être posées.
Allons-nous succomber à ce viel adages qui disent "on ne change pas l'équipe qui gagne" pour prendre les mêmes et recommencer dans la continuité de ce que nous vivons depuis les indépendances? Pour mieux se faire comprendre: la célébration du cinquantenaire de l'indépendance nous a-t-elle permis de nous mettre sur la voix de la génération d'une nouvelle classe politique âgée de moins de 50 ans pouvant faire la majorité dans cette chambre haute de notre Parlement? Monsieur le Président de la République s'est-il apprêté à envoyer ses vieux amis du maquis(les nés avant 1960) en retraite à tous les niveaux pour construire le Cameroun avec du sang neuf(en réalité avec ses et leurs fils)?
Les acteurs des "villes mortes" comme, Ni John Fru Ndi de l'opposition et les amis RDPC de monsieur le Président Paul Biya comme Simon Achidi Achu, viennent faire quoi dans le SENAT camerounais?
Ne vaut-il pas mieux au SENAT un jeune âgé de moins de 50 ans, même sans expérience comme on dira, qu'un homme d'affaire ou un illettré qui n'a appris à lire et à écrire que sur le tas comme c'est le cas dans l'actuelle Assemblée Nationale? 
C'est plus aisé de lutter contre la corruption en imposant la déclaration des revenus et des dépenses avant et après l'entrée dans la Fonction Publique ou la politique, ainsi que pendant l'exercice de la fonction. Lequel est plus aisé à contrôler, le jeune qui n'a encore rien ou le vieux ronchon qui ne vit que de bien auparavant mal acquis qu'il chercherait à blanchir? 
Monsieur Biya a la solution à toutes ces préoccupations dans sa pomme de main: notre SENAT ne compte que 70 membres élus, et il pourra renverser la tendance au vieillissement probable de la chambre en nommant 30 jeunes Camerounais de moins de 50 ans. 


Une petite page de notre histoire.

LES VILLES MORTES OU LA DEGENERESCENCE PROGRAMMEE DU CAMEROUN


Te voici à Bamenda
Tu penses aux morts du 26 mai
Ce sont les dieux qui t’ont montré comment chercher ce que tu désires
Tu veux aller leur offrir un holocauste
Il ne faut jamais qu’ils se fâchent contre toi
Toi qui es au front c’est la thèse de nos Pères
Et tu recules
 tu recules
 tu recules

Te voici maintenant à Mbouda
Hier cette ville chantait hosanna le sauveur vient
Ce matin elle est crispée comme une femme qui ne veut pas
Et toi tu es en travail tu veux accoucher de tes abcès
Je veux la Blanche Colombe 801 sur ta tête
Le redoutable dragon brûlant rôde autour de toi
Son épée est tout feu tu ne peux pas le regarder
Tu appelles le Christ l’homme de la Renaissance
Et dans ton renouveau tu recules tu recules tu recules

Te voici à Bafoussam
Ses lampions brûlent comme les feux de l’enfer
Voici le lion-fauve tout vivant dans un cercueil
Des étudiants en noir le tiennent
Ils marchent chacun mains sur la tête
Si on organise un concours de marche à pieds ils seront les premiers
C’est eux qui détiennent le record mondial de la marche à pieds
Ils accompagnent ton renouveau à sa dernière demeure
A chaque pas ils doivent esquiver des balles et tu as peur de crier au scandale
Va dans la franche sincère et vrai église prier Dieu
Le prier pour celle que j’aime même comme elle m’a déreçu
Le prier pour toi pour eux pour tes amours
Prier pour tout ce monde qui recule
 Recule
Recule




Te voici à Bafang
On dit que c’est le parc national des fous
Et le sol de Bafang est absolument ingrat
Si tu reste ici tu mourras de faim

Tu es à présent à Nkongsamba
Dans la caféière des Allemands
Les Allemands sont partis cette ville est restée
Et elle reste
Posée là sans changement

Te voici à Mbanga
Tu as défilé parmi les bananiers des Blancs
Ils ne t’ont jamais rendu heureux

Tu es à Douala
L’autre pôle de l’Axe
Du pont tu contemples le messie marchant sur les eaux
Seules les anguilles et les orphies l’escortent
En vérité la christité qu’il vante est une jésuité de très bas niveau
Voilà tout pour la singéité
Et pour l’humanité je suis en deuil l’humanité est morte




Tu veux mettre ton habit du Front pour aller au meeting

Tu longes le Boulevard de la Liberté
Et tu n’as jamais été libre
Il y a à gauche l’arbre de Noël à droite l’arbre de paix
Tu marches tout seul parmi les beaux cyprès
Tes camarades qui étaient à Douala sont tous partis
Ils ont quitté cette cité de petits jésus de petits judas
Et elle recule
Elle recule
 Elle recule

Elle te mène dans la forêt équatoriale mère de ton renouveau
Si la nuit te trouve ici tu es un gars fini
En haut il y a le vide en bas il y a l’enfer
Porte d’entrée au palais de la sale capitale
La ville qui a trahi et bradé ta patrie
La ville qui a méconnu et méprisé tes hommes chéris
La ville qui a sept collines sept redoutables collines



LES SEPT COLLINES OU LES SEPT FLEAUX DE NOTRE DESTRUCTION




Elles sont sept collines sans foi ni loi pour la terre tienne
Sept collines à l’œuvre pour ton extroversion
Sept collines à l’œuvre pour ta descente en enfer

La première est un composé d’immondices et de monticules
De détritus d’ordures de cuisine du Nord et du Sud de l’Est et de l’Ouest
C’est un dépotoir nauséabond couvert de mouches
C’est pourtant la fierté de ton renouveau son originalité

La deuxième un tas de mitraillettes de bombes et de grenades
Eminemment peuplicide démocraticide antinationaliste
Comme Jupiter elle parle tonnant
Ici résident tous les assommoirs de ton renouveau
Fille chérie de ton maître parisien son sponsor

La troisième est un compteur de tribus
Sa devise divise et règne
C’est celle qui à chaque moment dit à chacun de nous
Voici ton village c’est ça ta tribu voilà les siens
Que chacun rentre chez lui vous n’avez rien de commun
En vérité Machiavel l’avait bien formée
Et je te le dis ton renouveau l’a rendue puissante



Ta quatrième colline est tout de blanc vêtue
Seul centre de commandement
Ses racines sont au Sud son cœur son esprit au Nord
Son regard s’abaissant s’agenoue devant son maître parisien

La cinquième c’est Patapouf
Le gros toto fossoyeur des fonds de l’Etat
C’est une série d’individus aisés comme les marches d’un escalier
Seigneurs aux gros cous raides
Sa devise je bouffe donc je suis
Le ventre de l’homme le conduit partout en tout temps
Et la chèvre broute là où elle est attachée
Que chacun mange autant qu’il peut à son niveau

La sixième totalement introvertie
Est coupée de toute dictature extérieure
C’est l’ennemi juré de ton maître à Paris
Elle est muette sourde pensive
Sa devise croître selon le suc de cette terre
Pleure ô colline bien-aimée



Et ta septième colline
Celle qui croit reposer sur l’universalité
N’est qu’un grand trou noir
Tous jeunes nous venons y tomber
C’est la colline-christ de cette terre à Golgotha
Ses mains liées enchaînées sur sa croix
Par ta modernité
Et ceux qui ont voulu faire de moi ce qu’ils croient que je suis

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