A CEUX QUI ABUSENT DES AUTRES

Pauvre Tchoko

Maufrère

Frère à la tunique blanche

Dardé de fer nanti

De trinommie triviale

Si vieux et si roi que tu es

Océan de méchanceté et de vol

Tu vis dans la bassesse

Tu vis de larmes de petits enfants

De la sueur dégringolant de mon mince front

Père irresponsable et borné

Pauvre Tchoko gai

Tchoko gueux

J’étais chez vous dans la galère

Mais je vous gobais tout de même

Pauvre Tchoko

De l’aigreur qu’il m’a été donné de contempler

Tu te crois qu’en même riche

Ah

Candide

Sot

Laid

Rustre

Impitoyable

Estampeur

Ludre

Fripon

Tu es si pauvre et si mendiant

Ton regard qui me promettait terre et ciel

Gambadait en sanglots vers moi

Avide d’amour et frêle et douloureux

Comme une fillette tout de suite épucellée

Ah

Tu voulais m’encroûter de ta lèpre martienne

Crasseux

Triste coupable délinquant

Et du haut de ta hideur de fin du siècle cassant

Tu t’es jeté sur moi comme un fauve

Moi mes bien mon espoir

Prisonnier du monde tu as insulté un poète

Ah

Si cela peut vous rendre heureux

Que le Juste exhausse vos prières

Tandis que moi je pleure à tout casser

Partout sans espoir de trouver où reposer mon âme

Pour toi toi et tous ceux qui sont comme vous