Les jugements mathématiques viennent de l’intuition et sont des jugements synthétiques apriori, déclare E. Kant. Mais, pratiquement, toute intuition est une dictée de…
L’intuition se manifeste à
la conscience au-delà de l’expérience et de la réflexion. . Elle est un
acte, non un compartiment de la conscience. L’humain ne se donne pas une
intuition : l’intuition révèle l’existence d’un être extraconscienciel
dictant son contenu à la conscience réceptive. Ceux qui balkanisèrent l’esprit
humain ont appelé cet être extraconscienciel « l’inconscient ». Si
nous leur donnons raison, la mathématique ne pourra plus se prétendre une quelconque
exactitude : elle devient le fruit d’une faiblesse de la censure surmoïque
ou d’une maladie mentale avec rupture partielle ou totale des barrières du
sur-moi. Elle vient ainsi, non pas d’une intelligence pure, mais d’un esprit
coupé du réel et ne se basant plus que sur les données du passé. Elle est, de
ce fait, à l’origine d’une connaissance en retard dans le temps, un savoir qui
vient d’un être incapable de s’assumer dans l’instant présent. Mais tout le
monde sait que cette connaissance est a-temporospatiale : on pose, on suppose,
on convient, on admet et on se moque de tout le reste. On nous a fait savoir
que c’est cette a-temporospatialité forcée qui fait l’universalité de la
science occidentale. Mais une chose, une pensée, un acte visible qui n’appartient
ni au temps ni à l’espace n’est pas de ce monde : l’a-temporospatialité est
la propriété de tout ce qui n’est pas terre. Or la mathématique est une science
humaine. Il faut la dépouiller de toute cette mégalomanie !
L’intuition venant de
l’inconscient est imagée et prend le caractère d’une vision, d’un rêve ou d’un
songe. Elle a un centre de référence : c’est le problème qui préoccupait
la réflexion dans le passé. Elle survient ainsi pour tenter de le résoudre.
Dans tous les cas, l’intuition se manifeste indépendamment du sujet qui, lui,
est réceptif. Elle survient sans son accord
et parfois même à un moment où il ne s’y attend pas du tout ; l’intuition
s’impose à la conscience dans l’instant et reste candidate à l’examen de
l’humain, car pleine d’immondices et nécessitant d’être mise face à l’expérience
et son objet.
Il y a une intuition qui
vient d’une conscience supérieure. Elle est pure et ne demande aucun
examen. C’est une divination qui ne peut
être qualifiée de scientifique. Le sujet réceptif la reçoit et la transmet a
qui de droit s’il n’en est que le messager. Ce fut l’œuvre des prophètes.
Mais ce temps-là se trouve derrière nous.
Il reste l’intuition poétique.
Elle vient d’une conscience en état d’éveil. L’intuition poétique ne nécessite pas
une autre conscience qu’elle, en dehors ou au dedans, car, aux prises avec l’expérience,
elle produit elle-même ses intuitions. C’est la rencontre du poète avec autrui
qui produit l’intuition poétique. N’étant pas candidate à un quelconque examen
de la Raison ,
l’intuition poétique ne peut être qualifiée de scientifique. (La Raison est un autre compartiment
créé dans l’esprit humain par les Occidentaux).
L’intuition est donc une
idée ; ce n’est pas un contenant d’idées ; ce n’est pas non plus une partie
de l’esprit humain. Elle met en quarantaine la Raison et ne saurait, de ce
fait, être la base d’une science dite « discipline de raisonnement ».
Les jugements synthétiques apriori sont jugements d’idées imaginées et ne peuvent
valoir pour une science certaine. Kant n’aurait pas fait une telle affirmation
s’il ne s’était enfermé dans un système inextricable et accablant pour
l’humanité, ce système qui décrète la mathématique : science pure de la Raison , oubliant ainsi que la Raison ne saurait produire
une connaissance digne de foi qu’à partir des données de l’expérience qu’elle
est en train de vivre dans ses moindres détails. C’est vrai que ceux qui ont posé
les bases de cette mathématique réflexive avaient des mobiles autres que la
recherche du savoir véritable, par exemple, montrer aux autres qu’on détient la
vérité et les inonder de babel-rêves et
de polluants linguistiques et culturelles comme : raison, science pure,
conscient, inconscient, sur-moi… mais toute science de la raison qui n’est pas
expérimentale est un mensonge qui a son origine et ses mobiles ailleurs que
dans la conscience humaine.
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