A présent tu t’approches d’un chêne
Et les eaux de tout le ciel se déchaînent
De gros flocons de neige sur toi caquètent
Et il pleut à cataracte sur ta tête
Un tas de chiens te fait peur il aboie
Il mord les flocons de neige ses proies
L’homme n’est plus rien devant l’animal des bois
Et il est tout tremblant quand il le voit
Des voitures roulant doucement trompettent
Des engins roulant à toute vitesse pètent
Tu entends des beuglements lointains de camions
Des bœufs sont passés ici en quatre bataillons
Des femmes des enfants fardeaux sur le dos
Ils longent les trottoirs les bords de la stagnante eau
Yaoundé n’a point honte de ses routes
Et il se gosse de sa puissance qui déroute
Les femmes les enfants suivent la sale voie pieds nus
Ils étaient dans les champs autour de la glu
Fagots sur la tête fagots sur les épaules
Ils sont comme les habitants de la pire des tôles
Ils mettent chacun des habits tout pourris
A bien voir ils sont victimes d’incurie
Ils sont fatigués ils marchent avec peine
Chacun paraît lourd et tous ses pas traîne
Ils n’ont pas d’argent pour prendre la voiture
On dit qu’on vole on n’achète pas leurs cultures
Et sous cette pluie déchirant le firmament
Et leurs regards attendrissants doux plaintifs
Le vent passe il vous berce tout tendrement
Le vent vous laisse comme tes amours rudement partant
Même toi pour prendre la voiture tu n’as plus d’argent
La paix avec vous partout pour toujours
Et Yaoundé répond
Que ta pauvreté demeure
Précieuse mélodie d’un cœur ingénu
Un rituel d’une douç’âme déçue
Par douloureux cœur qui ne s’est pas tu
Un cri un cri bien perçant dans la nue
Pour toi âme sœur comme lui vaincue
Par un cœur impénitent corrompu