samedi 14 juin 2014

TERRE DES HOMMES




L’Afrique l’Afrique déferle lancéolés ses jolis poulots
Comme le ciel enflammé sanglotait sur Bagdad
Les négriers crépitent leurs Nègres sur Trinidad
Sur les chemins vêtus en commandos en Ocelots

Et les sceaux explosent et les trompettes aboient
Sanglant Ulysse tonne son carquois mortifiant
Appollyon agite sa queue serpentée charriant
La paix la paix d’un monde resté pantois


Le chevalier rouge feu tête arrondie
Les soldats cuirassés de feu et de fer
Vêtus de nuées de soufre planent en l’air
Sous le soleil la lune et les étoiles noircis

Et vous soldats ô saints officiers de la sainte cour
Courez Gambadez Volez haut très loin
Savez-vous que la basse eau coule et ne tarit point
L’Africanité endolorie hurle à votre secours

Car un satanique venin s’accapare nos veines
Comme sa flamme t’inonde de passion
Et tranche les têtes de nos pures sensations
C’est l’eau qui nous vient des basses fontaines

Et nous la buvons ô Socrate comme tu bois ton
Cadi ton vin vénéneux qui inonde nos veines
Et la ciguë mortelle se déploie sans peine
Dans ce monde monte monte hausse le ton

Cataracte de bombes d’épées sur le Burundi
Les nuages de grêlons de feu sanguinolents
Précipitent les chars dardés de scorpions brûlants
Sur cette terre damnée sous sa lumière assombrie

Les figues tombent en cascade délaissées
Cœur continent d’amour tremblant pour ce continent
Proposé à la mort à l’encan trimant
Sankara puis Ndadayé percutés étranglés

L’angélus infernal sautille tandis qu’au vent
Traînant cous tranchés ils s’en vont sans retour
Par ce monde son carcan pour nous sans amour
Du triste matin au triste et ténébreux soir servant

Dieu grand sans lumière ravie
J’erre à travers mon piteux continent
Pillé déboussolé sans abri revigorant
Que ne lui a-t-on préservé la vie

Au moins pour l’humanité qui capote
Les tonnes de miles de démocratie lampées
Les démons dansent tripotant sur le sol criblé
De sang et de merde saisi par la cocotte

Avec ceux qui au Golf grinçaient des dents
Avec cette rose qui se fane sous des flammes
Et ce que j’ai vu le onze octobre à Pergame
Ma mémoire se morfond dans d’infinis tourments

Cruauté des cruautés
Adieu
Terre cruelle

Adieu


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