La religion
flambe aussi à toute vitesse
La religion
a prit la place de l’église du Christ
Et tu es si
souffrant
La religion
est la meilleure arme de satan pour diviser les hommes
Qui va vers
la religion s’éloigne de Dieu
Tu étais
servant du prêtre à Messamena pendant la messe
Tu le
servais sans foi ni raison
Aujourd’hui
tu as tout déserté avec ta tête aussi vide qu'avant
Toujours
aussi flottant tu n’en veux plus rien maintenant
O mal aimé
de tous les temps
Je trône
parmi les crânes de tes Pères
En
vérité je suis le négrier des larmes de ta race
O frégate
des temps qui ne finissent point encore
Au nom de
l’humanité qui nous regarde
Navire
ceinturé de cris toujours perçants
Je t’auréole
de gémissements éternels
Et les puissances
infernales mugirent
Elles sont
sur des chars tout feu
Elles
portent baïonnettes
Elles
parlent kalachnikov
Les démons
orageux viennent à ton assaut tambours battants
Airains ô
cœurs impénitents
Lucifer se
baptise ce soir
Ce triste
soir du trois novembre
Tout le
Cameroun va le voir
Vous savez
bien que lui aussi prend
Il distribue
la communion pendant la messe
Que nos âmes
martyrisées sont bénies
C’est ça
l’église des hommes qui se dit celle du Christ
Tout t’a
abandonné aux mains de ces loups-garous
Toutes les
sangsues du monde se moquant de toi vont te reconquérir
C’est toi
désormais qui leur donneras vie
Pour réussir
il faut écraser les autres devise des temps modernes
Il y a à
Bonassama te rappelles-tu encore
Il y a
là-bas un parc verdoyant et parfois fleuri
La route qui
vient des montagnes y passe à vive allure
Elle est
souvent huée par des tonnes de nuées de klaxons assourdissants
Ce beau
jardin
Est de
Glasybolas le palatinat
Incubes et
succubes le soir de faux amours y défilent
Ils vont à
Douala bouches contre bouches
Ténébreux
amours des temps nouveaux
J’ai vu ton
amour dans ce douloureux bataillon
Elle s’en
est allée par ce long défilé de klaxons vénéneux
Et tu
regardes au loin cette ville qui beugle
Elle ronfle
modernement ce pétrolier de Douala l’enfer
O Douala qui
laisse tout passer
Il y a en
ton sein un restaurant j’y ai souvent mangé
Il y a une
bonne troupe de sept filles dedans
Elles ont
élu leur capitaine c’est Marinette Stryge
Elles ne
savent ni préparer ni aimer ni donner des enfants
Pour l’onde
de nos peines qui coule coule coule
Elles savent
torturer les hommes c’est tout
Voici
Dikoum nage les yeux levés vers le Ciel
Poussé dans
l’eau par la capitaine bien assise bien encadrée
O brûlante
vipère cornue qu’as-tu fait de lui
Que lui
as-tu donc fait
Requin
Saumon Brochet Thon Coelacanthe
Black-bass
Murène Rousette Lieu jaune Truite
Tous font la
queue leu leu sur la route du crâne innocent
Argema
moenas Mesomenia Morpho Cypris Leptocircus meges-ennuis
Roitelet
huppé Bergeronnette Gorge bleue Fauvette Tête –noire
Tous planent
en rose au-dessus du bateau immortel
Le ramier
d’Europe vient en battant une aile signe de moquerie
Le lobriquet
le paon le pteridophore le garfou et tous les aigles
Accourent et
cliquetant leurs ailes tintinnabulent
Le crapaud
la grenouille aboient à tue-tête
Des vagues
des sirènes ronflent autour du négrier
Maître Pie
jacasse avec rage il mène le peloton de la fanfare
L’anchois le
gardon le labre sont dans le strident cortège
Tandis que
grince tristement les cloches de ta défaite
Défaite
d’homme défaite de l’humanité défaite d’un monde diabolisée
Voici les
forces du mal volent avec leurs chars cornus
Les anges de
l’enfer crient leurs amours sanguinolents
Ils
klaxonnent leur joie à l’élu des passions d’en bas
Pour toi ô
mon frère pour toi ô femme
Pour toi toi
dont les baisers étaient si épineux
Ils le
berçaient d’amour qui lentement nous abattait à coups de chaises
J’ai vu une
maison à Bamedjin
L’eau y
entre et sort le temps d’une vie
Les hommes y
passent mais sais-je où mène cette route
L’onde n’a
jamais rien détruit en cette maison
La blancheur
t’a blanchi comme l’eau la nettoie
Et
maintenant honteusement honteux de toi-même
Honteux de
moi qui nage entre deux ondes
L’onde de
nos larmes l’onde de leur sang
L’onde de la
traite ce mal qui te serre le gosier
L’onde de la
merde l’onde empoisonnante
En vérité je
suis celui qui n’a jamais eu droit au droit international
Quand donc
auras-tu toi ton renouveau
Les jours sont
morts les nuits ne finissent point
L’onde
portait nos pères et mères nos frères et sœurs en pleurs
Et nos
enfants terrifiés suintant de larmes
L’onde les
traîne en fanfare à travers mondes
L’onde
sanguinolente les traînait à travers champs
Cet’onde qui
mêmement t’emporte
Douloureuse
comme les plaies de ta modernité
C’est le
tombeau de ta race par elle damnée
C’était je
m’en souviens bien c’était le soir au crépuscule de l’amour
C’était le
jour où appelant Pruflas et les Stryges à ta conquête
T’inondant
de leurs baisers de Méphistophélès leurs baisers venimeux
Te rasant de
leurs caresses d’Achas leurs caresses empoisonnantes
C’était le
jour où frappant sur ta vue leurs amours démoniaques
Les François
Mammon Botris Forcas Lucifugé Agaliarept
Et les
Popaul Asmon Sagana Harpie Caym Axaphat
Ces dieux
des ténèbres te percutant jusqu’à la moelle
Firent de
nous les plus malheureux de tous les terriens
Sans espoir
d’y trouver un abri j’erre à travers mon beau pays
Pays bien
aimé je n’ai point d’eau à boire que l’onde de ta décadence
Et nos âmes
et nos cœurs si déchiquetés n’ont que peines pour nourriture
O Amour des
temps passés quand donc reviendrez-vous
Quand
reviendrez-vous pour la vie
O belle
Heloise je vous veux à peine
Reviens ma
Muse je suis l’holocauste de la mort
Te
voici sur le pont
Derrière ce
monde sans raison
Ton passé
est mort
Ton passé ne
t’appartient plus
Au bas de la
passerelle l’onde qui galope
Ici nos âmes
se heurtant
Nos âmes
perdues dans l’empyrée
Tu vis parmi
tes cagoulards et tes flemmards
Ici faisans
estampeurs flibustiers roublards
Ton aura est
une ceinture de criminels
Et tu
regardes la terre devenue un champ de guerre
Ici larmes
famines misères
C’est le
monde qui chavire
Tu entends
encore les princes des ténèbres siffler leurs amours diaboliques
Autour de la
tête de triomphe tête d’homme
Tu n’as même
plus confiance en ton monde
Ton cou
gonfle comme un ballon sous coups de pompes
Et le Ciel
tonne sur nos têtes
Ce sont tes
illustres aïeux qui sanglotent sur moi
Tandis que
sur le pont esseulé pleure ma jouvence
Ma jouvence
miroir du lointain
Ma jouvence
fracture désorientée
Ma jouvence
fer de lance fracturé
Notre
bonheur s’en va
Comme
cet’eau coule
Comme je
languis
Comme tu es
seul
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