lundi 23 juin 2014

LES ANNEES LUMIERE




La mort nous sépara
Pour elle
Contre nous
Elle nous sépara vraiment

 
Me voici à cette rive
Te voilà à l’autre rive
Je te regarde
Je te vois
Et je ne me vois point là-bas
Je ne suis pas où tu es
Et je ne te vois point ici

 
Tu es là
Je suis ici
Et entre nous
L’océan des années-lumière

 
Sur l’océan sautillent les houles
Brûlant vives de mon sacré souffle
Et de nos cœurs en peine coule
L’onde livide qui les gonfle

 
Je te regarde
Je te comprends
Mais je ne nagerai pas vers toi
Car ce serait continuer son travail

 
Tu es là
Je te regarde
Et je vois ton cœur moins noir que le mien
Ce que tu profères n’est pas vraiment mien
Et ton ventre n’a point connu mes traditions
Je vois même que tes reins ont changé
Et ton sang n’est plus le mien
La mort t’a lié au monde et tout changé
Tu fais tout vœu mais tu restes son ombre

 
Tu es là
Je te regarde
Et le connaissant je te connais
Comme un papillon tu voltiges dans son monde
Et c’est la déception qui te tourne vers moi

 
Tu ne me connais point
Et tu ne nages pas vers ici
Car tu as le voile qu’ils t’on donné
Tu ne veux pas me ressembler
Car tu as le voile qu’ils t’on donné
Et moi mon unique cœur
Tes Pères te l’ont donné et tu l’as perdu
Car tu ne veux pas me ressembler

 
Garde ses dons pour toi lui et les siens
Ne réserve rien pour moi moi et les miens
Car nous ne voulons point vous ressembler

 
Je ne me réclame d’aucune raison
Je ne me réclame d’aucune émotivité
Je ne me réclame d’aucune démence
Je ne me réclame d’aucune modernité
Je ne me réclame d’aucune négritie
Je ne me réclame d’aucune tigritie
Je ne me réclame de rien que vous me prêtez
Car votre regard me rabaisse
Votre regard inhumain
Borné
Tous vos mots sont pour moi diminutifs
Tous vos mots me condamnent
Sans raison
Sans justice
Sans tribunal
Sans amour
Sans droit
Je n’entrerai pas dans vos prisons


 
Tu es là
Je te regarde
Tu me regardes
Tu hésites
Je vois que tu as peur
Et comme lui tu veux venir ici par le nord
En tombant des cieux
Ah Tout souriant
Pourtant tu me seras ce que t’est ton vieux roi coton
Ton cœur n’a pour moi que mépris
Ton cœur à la chasse de l’or du monde
Tu ne m’auras que pour me détruire
Détruire pour le satisfaire lui toi et les vôtres
Je ne te plairai jamais qu’en te ressemblant

 
Ce que tu crois faire pour moi est tourments et vanité
Tu te souviens de moi c’est vain
Car tu n’es jamais ici
Vanité pour moi allégresse pour toi
Tu viens vers moi c’est chagrin et traumatisme
Si tu viens comme tu es
Tu viens vers moi c’est vain

Si tu viens pour toi lui et les vôtres
Reste là à jamais
Garde ses don pour toi lui et les siens
Là où tu es est ta destinée ainsi que ton destin
Sache que nous ne pouvons mener le même combat
Car nous ne connaissons pas les mêmes peines

 

Si noir de peines comme moi
Viens vers moi tout enfant
Enfant comme moi et palabreur
Ma palabre est justice
Justice sous l’arbre
Justice en communauté
Justice dans la joie
Justice dans l’amour
Justice naturelle
Justice édifiante
Justice humanisante
Justice juste

 
Viens
Nous marcherons main dans la main
Tu auras mon humanité pleine dans la bouche
Pour embellir nos années-lumière



jeudi 19 juin 2014

CHANT D'AVRIL

Me revoici, Avril,
Le clairon du Printemps.


Printemps, porte ta couronne Bélier.
Bélier, chante les merveilles d’Avril.


 Chez moi, la terre lève les yeux
Et sourit au beau soleil.


Les plantes du sol lèvent
Et verdissent le soleil.


Les oiseaux prennent leur vol ;
Et toute la nature flambe pour la cime.


Qui porte le flambeau de la sainte trinité ?



mardi 17 juin 2014

DU RETOUR DES CHOSES




Ma Muse
Le soir quand le rideau tombe
Rien d'ici ne rentre pour toi
Ni amour ni joie ni regret ni action
Le temps n'a pas de chemin retour

Le soleil se couche sur toi

Le soleil se couche sur tes peines

Le soleil se couche sur tes joies

Et rien d'ici-bas qui te suive où tu vas


Et dans le temps tout vient
Dans le temps tout se rencontre
Dans le temps tout s'en va
Le temps est tout droit
Le temps fait la mort de tout

Et derrière le rideau
Un sourire une peine
Tout est nouveau




samedi 14 juin 2014

TERRE DES HOMMES




L’Afrique l’Afrique déferle lancéolés ses jolis poulots
Comme le ciel enflammé sanglotait sur Bagdad
Les négriers crépitent leurs Nègres sur Trinidad
Sur les chemins vêtus en commandos en Ocelots

Et les sceaux explosent et les trompettes aboient
Sanglant Ulysse tonne son carquois mortifiant
Appollyon agite sa queue serpentée charriant
La paix la paix d’un monde resté pantois


Le chevalier rouge feu tête arrondie
Les soldats cuirassés de feu et de fer
Vêtus de nuées de soufre planent en l’air
Sous le soleil la lune et les étoiles noircis

Et vous soldats ô saints officiers de la sainte cour
Courez Gambadez Volez haut très loin
Savez-vous que la basse eau coule et ne tarit point
L’Africanité endolorie hurle à votre secours

Car un satanique venin s’accapare nos veines
Comme sa flamme t’inonde de passion
Et tranche les têtes de nos pures sensations
C’est l’eau qui nous vient des basses fontaines

Et nous la buvons ô Socrate comme tu bois ton
Cadi ton vin vénéneux qui inonde nos veines
Et la ciguë mortelle se déploie sans peine
Dans ce monde monte monte hausse le ton

Cataracte de bombes d’épées sur le Burundi
Les nuages de grêlons de feu sanguinolents
Précipitent les chars dardés de scorpions brûlants
Sur cette terre damnée sous sa lumière assombrie

Les figues tombent en cascade délaissées
Cœur continent d’amour tremblant pour ce continent
Proposé à la mort à l’encan trimant
Sankara puis Ndadayé percutés étranglés

L’angélus infernal sautille tandis qu’au vent
Traînant cous tranchés ils s’en vont sans retour
Par ce monde son carcan pour nous sans amour
Du triste matin au triste et ténébreux soir servant

Dieu grand sans lumière ravie
J’erre à travers mon piteux continent
Pillé déboussolé sans abri revigorant
Que ne lui a-t-on préservé la vie

Au moins pour l’humanité qui capote
Les tonnes de miles de démocratie lampées
Les démons dansent tripotant sur le sol criblé
De sang et de merde saisi par la cocotte

Avec ceux qui au Golf grinçaient des dents
Avec cette rose qui se fane sous des flammes
Et ce que j’ai vu le onze octobre à Pergame
Ma mémoire se morfond dans d’infinis tourments

Cruauté des cruautés
Adieu
Terre cruelle

Adieu


mercredi 11 juin 2014

JARDIN D'EDEN





Au premier chant d’oiseau révélateur
Quand caché l’oiseau fantôme chante sa leurre
Quand apparaît du jour la première lueur
Au tout premier chant de mon coq sonne l’heure
C’est proche le temps de quitter ma demeure
Pour mon champ comme pour la rue un causeur

Et ainsi je quitte mon lit brusquement
Tel que troublé par le sang d’une victime
De sa grande férocité en dormant
Hitler se lève crie sans raison ni rime
Et prenant un air tout à fait sublime
Me voici pour mon chant me préparant

L’heure sonnera pour que j’aille au travail
La profonde recherche de la boustifaille
Alors je saisirai mon éventail
Prendrai tout le nécessaire en pagaille
Et vite je m’en irai petite canaille
Par mon beau petit chemin comme un rail

Adieu Adieu ô nuit sans équité
Et case de démon de sommeil bondée
Je pars Donc je te laisse nuit sans bonté
Pas un mot ma vie première retrouvée
Au lointain m’appelle une chose bien sacrée
Ma mère que j’embrasse terre de liberté

Salut beau champs au paysage chiné
Salut travail qui me fera connaître
Terre velouté ô lieu de vénusté
Sacré mais unique lieu qui m’a vu naître
C’est en ton sein vernal que j’ai pu naître
Dans cette plantation de grande faculté


Et je m’y rends pour toute l’humanité
Car il fournit à l’homme le nécessaire
De même qu’a sa défense dans la cité
Aux rues verdoyantes l’heureux commissaire
Toujours aux trousses du brigand adversaire
Je peux bien nourrir tout’une grande cité

Et j’y serai pour mon éternité
Toujours besognant mais avec l’âme fière
Car je suis loin de la mendicité
Loin très loin des gens de misères
Tel qu’au méchant sa parole rancunière

Jésus-Christ sauveur sans iniquité

Ce jardin où est mon regard fringant
C’est le plus beau du quartier il culmine
De vivres faisant bien de gaffes nuitamment
Mais j’ai la torpeur dans cette terre copine
D’ailleurs l’ai-je un jour sentie la famine
De nouvelles choses me viennent longtemps avant

Orangers pruniers et fleurs du Printemps
Couleur de Cyclamen bananes du centre
Je vous vois tous grandir ou mûrissant
Joli décor de ce champ sans attendre
Vous montez tout haut ô ragoûtant tendre
Et bon parfum du firmament fumant

Le temps est ne passe ni jamais ne meurt
Je laboure puis houe la terre à toute heure
Si le sol produit c’est pour mon honneur
S’il vient à se dégrader je demeure
Pour par la suite lui donner de son beurre
Car de ce sol je suis le seul teneur



mercredi 4 juin 2014

O AFRIQUE




Afrique

Terre de perroquets

Toujours chantant

Et jamais conquérants


Afrique

Terre sans hommes

Terre pour être terre des hommes 


Afrique

Terre sans culture

Ni vivrière

Ni industrielle

Ni marque d’homme


Afrique

Terre sans histoire

Ni créée

Ni inventée

Ni empruntée


Afrique

Terre sans raison

Ni raison d’être

Ni raison d’exister

Ni raison avec grand R


Afrique

Terre de mysticisme

Terre du biologique

Terre du vital

Désert de science


Afrique

Terre de ténèbres

Ni lumière

Ni jour

Toujours la nuit   


Afrique

Terre sainte vierge des autres

Terre en attente de l’époux


Afrique

Terre aux richesses convoitées

Terre aux richesses enviées


Afrique

Ceinturée par la famine

Ceinturée par la haine

Ceinturée par la mort   


Afrique

Auréolée de mal

Auréolée d’animalité

Terre de grands singes

Toujours gambadant

Et jamais pensant


Afrique

Convoitée pour la servitude   

Convoitée pour la soumission


Afrique

Afrique des messieurs Afrique

Sans ami

Sans abri

Sans défense


Afrique

Agressée

Violée

Martyrisée

Dévitalisée

Corrompue

Déboussolée

Afrique au cœur morcelé

Chancelante


Afrique

Aux affres de la misère

Ravagée par des guerres


Afrique

Victime de ses fils

Victime de ses richesses

Afrique Afrique de la négritude   


Afrique

Terre de consommation

Ni production

Ni imitation

Toujours mangeant

Toujours mendiant


Afrique

Cependant condamnée à exister

Afrique à la recherche d’une âme

Afrique à la recherche de son être  


Afrique

O Afrique

O ô ô    



dimanche 25 mai 2014

LA FEMME SERA MÈRE DU MONDE




Demain
 Le monde devenu un
Sans sexe faible
Sans sexe fort
Sans volonté de puissance
Sans domination
Sans avarice
Sans prétention ni vices
Sans mensonge

La terre sera
Sans orgueil
Sans égocentrisme
Sans convoitises
Sans révoltes
Sans querelles

Chaque mère aura
Pour sauveur son mari
Pour trésor ses enfants
Pour espoir son foyer
Pour tâche sa cuisine
Pour arme sa parole
Pour parfum les peines et les besoins de sa maison

Et la femme sera mère du monde


vendredi 23 mai 2014

FEMME OBSTRUCTION




Quand je crois que j'ai grandi
Tu me veux à tes pieds toujours enfant

Quand je te cherche
Tu n'es jamais là

Quand je veux que tu m'ouvres tes bras
Tu me les fermes à jamais

Quand je voudrais dormir
Tu me tiens bien éveillé

Quand je t'aime
Tu prends mon amour pour de la haine

Quand je voudrais que tu me parles
Tu es plus morte que la mer morte

Quand il faut me défendre
Pour rien au monde tu me renies

Quand je demande la douceur et l'amour
Tu trimballes partout un coeur d'airain

Quand je demande de refaire le monde
Tu te laisses émerveiller par le monde

Quand je demande de mettre les pieds sur terre
Tu te perds dans de rêves creux

Quand je cherche la vérité
Tu brandis partout ton masque coup d'éclat

Quand je veux avancer
Tu me tires vers l'arrière

Quand je veux un peu de spiritualité
Tu m'inondes des choses du monde

Je m'élève
Tu me rabaisses

Je proclame le bien
Tu t'affirmes par le mal

ET tu me contraries toujours
Tu ne me prends jamais pour ce que je suis

Tu me contraries toujours
Car tu ne me prends jamais pour ce que je suis

Je te vomis
Car nous ne sommes pas du même monde

Tu me contraries toujours

Car tu ne me prends jamais pour ce que je suis


CONDUITE D'UN CHAMP SEMENCIER

  Il s'agit ici de plantes autogames. On parle d'autogamie quand les organes mâles d'une fleur fécondent les organes femelles de...